Le Psoriasis, ce n’est qu’une inflammation cutanée, non ? Voilà ce que la plupart des personnes pensent. Mais, en réalité, le psoriasis va plus loin que la surface de la peau. C’est une maladie complexe qui n’est toujours pas comprise à 100%. La maladie peut apparaitre sous de multiples formes, chacune ayant ses propres caractéristiques. Dans cet article, nous vous faisons découvrir le psoriasis plus en profondeur et ce qui différencie les 5 formes de psoriasis qui existent.
Qu’est-ce que le Psoriasis ?
Une maladie de la peau, voila la réponse qu’une grande majorité d’entre nous apporterait à la question « qu’est-ce que le psoriasis ? ». Cette réponse est, bien entendu, tout à fait acceptable étant donné que presque tous les symptômes sont cutanés. Inflammation, plaques et peau sèche sont les principaux symptômes visibles du psoriasis. Ils sont en générales douloureux et démangent.
Dire que le psoriasis n’est qu’une maladie de la peau est pourtant loin d’être vrai. La cause sous-jacente de la maladie reste un mystère aujourd’hui, mais il est communément admis que c’est une condition auto immune. Cela veut dire qu’un certain processus pousse la système immunitaire à agir de façon anormale et à attaquer le corps.
Par exemple, le système immunitaire des personnes vivant avec une sclérose en plaques attaque leurs fibres nerveuses. Pour ceux qui vivent avec un psoriasis, le système immunitaire engendre une surproduction de cellules cutanées, que le corps n’est pas capable « d’évacuer ». L’excès de cellules sur la peau forme des plaques, caractéristiques du psoriasis.
Pourquoi est-il important de savoir que le psoriasis est causé par le système immunitaire ? Eh bien, parce que ceux qui vivent avec un psoriasis ont deux fois plus de chances de développer une autre maladie auto immune que la moyenne de la population. Dans ces autres conditions on peut inclure le lupus, la maladie cœliaque ou encore la polyarthrite rhumatoïde. Environ un tiers des personnes qui vivent avec un psoriasis développe un rhumatisme psoriasique.
En plus de ces risques, l’une des caractéristiques du psoriasis est l’inflammation. Un nombre croissant de preuves suggèrent qu’une telle inflammation peut accélérer le développement de l’athérosclérose, qui est le colmatage des parois des artères qui conduit à une maladie coronarienne. La recherche sur ce sujet reste faible. Certaines études appuient tout de même le fait que les risques cardiovasculaires sont accrus chez les personnes avec un psoriasis.
On peut donc affirmer que le psoriasis est bien davantage qu’une simple inflammation de la peau. La question qui se pose maintenant est :
Quels sont les différents types de Psoriasis ?
Il existe cinq types de psoriasis :
- Le Psoriasis en plaques
- Le Psoriasis en gouttes
- Le Psoriasis inversé
- Le Psoriasis pustuleux
- Le Psoriasis érythrodermique
Le Psoriasis en Plaques
Quelques infos :
- Âge d’apparition : 15 – 30 ans
- Symptômes : lésions rouges (érythèmes), irritées, squameuses et infiltrées qui peuvent entrainer des saignements
- Prévalence : près de 80% à 90 % de tous les psoriasis – entre 600 000 et 2 millions de français
Les plaques de psoriasis sont des parties de la peau, inflammées et irritées généralement de couleur blanche. Ces plaques sont, en règle générale, source de démangeaisons et peuvent craquer et saigner. Les plaques se trouvent souvent dans la région des coudes, des genoux, du cuir chevelu, des ongles, du conduit auditif, du bas du dos ou de la région péri-ombilicale.
En-dessous de 3% de « couverture » sur le corps, le psoriasis est considéré comme psoriasis léger. Au-delà de 10%, on parle de psoriasis sévère.
Le Psoriasis en Gouttes
Quelques infos :
- Âge d’apparition : enfance ou adolescence
- Symptômes : petits boutons rouges, démangeaisons
- Prévalence environ 10% des cas
Le psoriasis en gouttes se caractérise par un éparpillement de petites gouttes de psoriasis sur tout le corps. Il apparait souvent sur le bas ventre, bas du dos (taille des pantalons), avant-bras ou tour de poitrine.
Le psoriasis en gouttes ne se déclare pas sur la voute plantaire, les paumes de mains ou sur les ongles, comme d’autres types de psoriasis peuvent, mais ces gouttes peuvent couvrir une grande partie du corps. Dans le cas de John, qui a partagé son histoire sur notre blog anglais, près de 80% de son corps était couvert.
Aussi, il est possible qu’un psoriasis en gouttes se déclare à coté d’un psoriasis en plaques sur une même personne.
Le Psoriasis Inversé
Quelques infos :
- Âge d’apparition : entre 15 et 30 ans
- Symptômes : éruption lisse et brillante sous les plis de la peau et des organes génitaux
- Prévalence : entre 2% et 6% de tous les psoriasis
Le psoriasis inversé se développe dans les plis de la peau, comme sous les aisselles ou sous les seins, et autour des organes génitaux. Ce type de psoriasis prend la forme d’éruption lisse et brillante, ce qui contraste fortement avec les autres types de psoriasis secs et plus volumineux.
Le psoriasis inversé apparait souvent en « combinaison » d’un autre psoriasis. Il engendre une sensibilité accrue sur les parties du corps affectées et est donc source d’inconfort et s’avère difficile à traiter.
Le psoriasis inversé touche les parties du corps qui ne sont pas particulièrement « visibles ». Il est ainsi surnommé également le psoriasis « caché ».
Le Psoriasis Pustuleux
Quelques infos :
- Âge d’apparition : entre 50 et 60 ans
- Symptômes : grappes de petites bosses remplies de pus blanc épais, sur la peau rouge
- Prévalence : rare
Le Psoriasis pustuleux est une forme rare et sérieuse de psoriasis qui se caractérise par une peau rouge irritée surplombée de pustules blanches de pus. La condition peut se développer de manière très rapide, la peau s’assèche et des pustules peuvent apparaitre en quelques heures.
Le psoriasis pustuleux peut prendre plusieurs formes. Le psoriasis pustuleux généralisé (aussi appelé psoriasis de Von Zumbusch) peut recouvrir de grandes parties sur le corps rapidement et s’accompagne de nausées, fièvre, maux de têtes et autres symptômes. Cette forme est une urgence médicale et le pronostic vitale peut être engagé dans certains cas. Le Psoriasis Pustuleux Palmoplantaire, lui, se trouve sur les paumes des mains et les voutes plantaires ; la forme la plus rare, acropustulose, affecte l’intérieur des orteils et le bout des orteils.
Le Psoriasis érythrodermique
Quelques infos :
- Âge d’apparition : + 50 ans
- Symptômes : peau sèche et rouge irritée, touchant 90 % de la surface cutanée
- Prévalence : entre 1% et 2,25% des cas de psoriasis
Le terme de psoriasis érythrodermique vient de la combinaison grecque 'rouge' (erythrós) et 'peau' (dérma). De sévères rougeurs de la peau caractérisent donc le psoriasis et dans ce cas sur plus de 90% du corps. Il se déclare en général chez les personnes qui vivent avec une autre forme de psoriasis, comme le psoriasis pustuleux généralisé. Un tel cas peut s’avérer être très grave.
L'éruption peut se propager extrêmement rapidement. Contrairement au psoriasis en plaques, qui cause des lésions squameuses, le psoriasis érythrodermique provoque souvent la chute de la peau en grandes feuilles.
Qu’en est-il du Rhumatisme Psoriasique ?
Le Rhumatisme psoriatique n’est pas un type de psoriasis à proprement parler, mais la condition est intrinsèquement liée au psoriasis.
Alors que pour les autres types de psoriasis, l’inflammation est exclusivement cutanée, lorsqu’une personne est atteinte de rhumatisme psoriatique l’inflammation se porte aussi aux ligaments. L’inflammation de jointures se porte en general aux genoux, chevilles et dans les articulations des pieds. Les symptômes : douleurs, raideurs et gonflements dans les articulations et aussi douleur dans le bas du dos. Le rhumatisme psoriatique se déclare entre 30 et 50 ans dans la plupart des cas.
Les symptômes peuvent apparaitre simultanément que ceux du psoriasis, mais ils se déclarent souvent quelques années après le diagnostic du psoriasis. Selon les estimations, entre 20% et 30% des personnes qui vivent avec un psoriasis développent un rhumatisme psoriatique également.
Loin d’être une simple maladie de la peau, le psoriasis s’avère être bien plus complexe et pourtant pas encore totalement comprise. De nombreuses personnes qui vivent avec la maladie peuvent gérer la légère sévérité de la maladie. Certains cas peuvent pourtant être plus compliqués.
Jetez un coup d’œil à d’autres posts sur le blog de MyTherapy :